Avec une vision cynique, sarcastique, outrancière, à
contre-courant mais tout du moins réaliste de la
société, L'AMERIQUE
EN PREND POUR SON GRADE !!!
Chuck écrit à coup de lame de rasoir, sa plume griffant le papier
comme un couteau déchirerait la chair. Il décrit un monde en
perdition sans dieu et où les maîtres ne maîtrisent plus rien.
Chuck met le doigt là où ça fait mal et fait preuve d'une
volonté de dépeindre les fondements d'une nature humaine
vascillante. Chuck nous emporte dans des intrigues
surréalistes,
mélant sexe, drogue, meutres, marqués par une
prose frappé, des
métaphores assassines et des idées anti-conformistes.
Son 1er texte ("Monstres Invisibles") est jugé trop
trash et choque les éditeurs qui refusent de le
publier. Mais Chuck ne lâche pas l'affaire est revient avec
un roman encore plus trash, plus choquant, plus
violent.
En 1996,
contre toutes attentes le livre "Fight Club" séduit les
éditeurs. Comme dans chacun de ses bouquins, "Fight Club"
recèle une part d'autobiographie. L'idée des combats-défouloires
lui est inspirés par un week-end en camping. Chuck se plaint de la
musique trop forte des voisins. La situation dégénère en une
bagarre à poings nus et Chuck se retrouve avec le visage
tuméfié
pendant 3 mois. De retour à son travail, il s'aperçoit que ses
collègues n'ose plus lui adresser la parole et s'occuper de ce
qu'il fait... Il réfléchit alors sur la liberté qu'apporte
l'image de la violence. L'idée de "Fight Club" venait de
naitre. Son boulot à l'hôpital dans les groupes thérapeutiques,
lui inspire les groupes de soutien aux malades dont le héros du
livre devient accros. Dans "Fight Club", bombe nihiliste et
littéraire, l'auteur efface nos dernières illusion face à cette
société pourrie jusqu'à la moëlle où la seule issue est
l'autodestruction. En passant il tape sur les
médias, le marketing
et la publicité qui nous manipule entièrement.
Mais "Fight Club" ne se vend qu'à 5000 exemplaires
l'année de sa parution. Malgré l'enthousiasme de la critique et
les prix littéraires remportés (Pacific Northwest
Booksellers Association), le public passe à côté. Les
ventes décolleront avec l'adaptation au cinéma par le réalisateur
David Fincher avec le duo Edward Norton/Brad Pitt en 1999.
Le deuxième roman "Survivant"
vient confirmer l'originalité de ce nouveau talent, la cohérence
de son univers et la pertinence de sa vision de la société
occidentale. Au travers de l'histoire d'un rescapé d'une secte,
manipulé par une prophétesse frappadingue et un agent du showbizz,
Chuck impose une nouvelle fois sa critique de la société dans
laquelle il vit. Une société basé sur le paraître,
l'argent, la
reconnaissance et le fanatisme.
La nouvelle "Monstres invisibles" refusée il y a quelques
années est qui devient son 3eme roman est un joyau
amoral. On suit
la descente aux enfers d'un mannequin qui vient de recevoir une
balle perdue lui explosant la machoire. Sous sa laideur
indescriptible il découvre les joies de l'invisibilité.
En 2001 sort "Choke", l'histoire d'un sexoolique (drogué
du sexe) se prétendant le descendant direct de Jésus
Christ. Ce
livre décrit une société basée sur le faux,
l'apparence, l'hypocrisie et le
mensonge. Ce 4eme roman nous plonge dans un
univers encore plus profond que "Survivant" ou "Fight
Club" et la critique fait encore plus mal. Les descriptions
ultra-détaillées, quasi cliniques que fait Chuck et qui sont
récurrentes au fil de ses oeuvres, viennent du fait qu'il se
documente énormément pour chacun de ses romans. D'ailleurs pour
l'écriture de "Choke", il a participé à des groupes de
sexooliques anonymes et a assisté à des autopsies.
Mars 2004 parait en France "Lullaby", un roman d'horreur
sur fond de road movie délirant. On suit l'histoire d'un
journaliste (découvrant un conte africain donnant le pouvoir de
tuer) entouré d'un éco warrior, d'une agente immobilière
(spécialisée dans la revente de maisons hantées) et de sa
secrétaire mystique. Dans ce 5eme livre, sous la plume de Chuck
Palahniuk les mots se changent en de redoutables armes
mais aussi en
véritable drogue.
Son dernier livre, "Diary" prévue en France pour 2005,
ausculte les angoisses d'une peintre
frustrée puis surexploitée
par une communauté autarcique à la Rosemary's Baby. Car l'art
peut
se révéler être une arme mortelle par la fascination
qu'il
exerce. Les livres de Chuck Palahniuk prennent l'allure de sirènes,
nous attirant vers l'abîme. Suprême délice de s'y
perdre. Parce
qu'on s'y retrouve.
Coté journalisme, Chuck continue de collaborer avec les magazines
Gear, Bikini, BlackBook et The Stranger.
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